jeudi 7 mai 2015

DOCU 2014 : "LA GUERRE DES GRAINES" DE STENKA QUILLET ET CLÉMENT MONTFORT, FRANCE.

Un film de Stenka Quillet et Clément Montfort
Une production ON Y VA ! media
INTRODUCTION
Pour être mise en vente, une espèce végétale doit être enregistrée. 6000 espèces appartiennent majoritairement à 5 entreprises dans le monde dont Monsanto. Toutes issues de l'industrie chimique.
Métier : contrôle de variétés de légumes. François Boulineau s'occupe de vérifier toutes les salades et les choux de France. Un vrai casse-tête car certaines espèces ne produisent pas du tout la même plante. Or toutes les plantes d'une même espèce doivent être exactement pareilles...
Discours de l'INRA (qui bosse pour l'État) : il faut des variétés végétales différentes qu'on connaissait jusque-là et une des solutions pour que le rendement soit plus grand, c'est que ces variétés doivent être homogènes.
Jean-Pierre Berlan : ingénieur agronome militant.
LES RÉSISTANTS.
Marie Durand : agricultrice productrice de lait résistante, 70 vaches laitières et 93 hectares de terre. Elle y cultive la nourriture pour ses bêtes. Contrairement à son père, elle a décidé de faire ses propres semences de maïs. Avant, elle cultivait le maïs hybride : totalement uniforme, ce sont des clones très productifs. Aucune biodiversité. Par ailleurs, un maïs hybride ne se resème pas d'une année sur l'autre. Elle cultive désormais une espèce qui se reproduit : "le maïs population" libre de droits, qui n'est pas inscrit au catalogue. Son père, comme beaucoup d'autres paysans, n'y connaissaient rien du tout : il ne se posait pas de questions, il faisait ça parce que tout le monde faisait ça. Le maïs gratuit est illégal. Elle a trouvé une astuce pour contourner la loi : c'est illégal mais pas si c'est à titre expérimental. Une fois l'année passée, le maïs appartient à l'agriculteur qui n'a pas le droit de le vendre. 95% des espèces de maïs inscrits au catalogue sont hybrides donc stériles. Bénéfices pour les vendeurs. Agriculteur à la tête des agriculteurs résistants : Guy Kasler, fondateur de "Semences paysannes".
LES CINQ GÉANTS DE LA SEMENCE :
1) MONSANTO, aux États-Unis. < Agent orange répandu dans la jungle durant la guerre du Vietnam recyclé en pesticides pour l'agriculture industrielle.
2) DUPONT-PIONEER, aux États-Unis.
3) LIMAGRAIN en France.
4) SYNGENTA en Suisse.
5) BAYER en Allemagne < IG FARBEN < Zyklon B utilisé dans les chambres à gaz dans les camps nazis.
Seul Monsanto a accepté de répondre, qui fournit un tiers des semences de maïs en France...Pour l'instant, ils ne sont pas O.G.M. Argumentaire : les agriculteurs sont libres de ne pas acheter des graines Monsanto, personne ne les force.
UN PAYS LABORATOIRE DE L'INDUSTRIE SEMENCIÈRE : L'INDE.
200.000 paysans ruinés se sont suicidés en dix ans. L'Inde a signé avec le F.M.I. des accords en échange de l'ouverture de leur marché au commerce international : Monsanto s'y est engouffré.
Le coton OGM : le coton B.T., coton transgénique. Les paysans s'endettent pour payer les graines et le matériel. Le rendement n'est pas au rendez-vous, les suicides se multiplient.
Femme veuve qui témoigne. Son mari avait emprunté 350 euros pour acheter les graines (somme énorme là-bas) qu'il n'a jamais pu rembourser. Endetté. Les enfants mouraient de faim. Il dépensait le peu d'argent qu'il avait dans l'alcool à cause de la dépression. Il s'est suicidé pour deux paquets de graines de maïs sachant que le suicide est un déshonneur social en Inde.
VANDANA SHIVA : UNE FIGURE EMBLÉMATIQUE CONTRE L'INDUSTRIE SEMENCIÈRE.
Docteur en théorie quantique. Habite au pied de l'Himalaya.
Elle donne gratuitement ses graines avec sa banque de graines : 630 variétés de riz, 600 de blé.
Les femmes veulent revenir aux semences anciennes parce que les seules que vendent l'État sont celles qui ne se revendent pas. Elle a grandi dans une forêt de l'Himalaya. Elle est reconnaissante envers ses parents pour les valeurs qu'elle a reçues : la simplicité, la liberté et la solidarité.
Elle ne s'habille qu'avec des vêtements artisanaux qui ne proviennent pas de l'industrie.
Première action militante : enlacer des arbres avec une association "Shipco".
La biodiversité, elle l'a apprise grâce à des paysannes non-instruites. Elle n'a pas fait de biologie dans son parcours.
Retour sur les agriculteurs français.
Liberté = moins de rendement. Christian Dalmasso cultive et vit de graines libres de droit depuis dix ans. Il les mélange toutes. Une centaine de variétés. Les blés résistants protègent les blés qui le sont moins contre les maladies. Il peut donc se permettre de faire du bio et produit son propre pain qu'il vend.
Il a expérimenté sur une parcelle une culture de blés catalogués : ils sont en effet tous identiques.
Différence entre un exploiteur agricole et un agriculteur.
ASSOCIATION RÉSISTANTE : KOKOPELLI.
Depuis huit ans, se retrouve dans des tribunaux car a distribué des graines gratuitement. Fondateur : Dominique Guillet. A perdu la bataille d'un procès devant la Cour européenne : les agriculteurs sont obligés d'inscrire leurs graines dans un catalogue, c'est la règle européenne.
Pour acheter vos graines sur Kokopellihttps://kokopelli-semences.fr/?lang=fr-fr
Vandana Shiva va tenter de convaincre à la cour européenne de Bruxelles que les graines doivent rester un bien commun de l'humanité.
72% de l'alimentation provient de petites fermes : chiffres de la F.A.O. Conséquence de la loi européenne : fin de cette nourriture. La loi européenne s'inspire de la loi française, chaque graine vendue dans l'UE devra être inscrit dans un catalogue européen. Le but de cette loi : protéger l'industrie semencière.
Seule une dizaine d'agriculteurs peuvent se partager une graine, pas plus.
José Bové : Eurodéputé les Verts. Appelle à la désobéissance civile par la distribution et l'échange de graines libres de droit.
Vandana Shiva : "Cette loi est importante. C'est un choix entre l'abondance et la rareté, la guerre et la paix, les toxiques et la santé".
La ville de Grigny-sur-Rhône est la seule commune en France à acheter toutes ses graines à l'association Kokopelli. Contre le fichage et la privatisation du vivant.
75% des espèces cultivées ont disparu de la surface de la planète en 100 ans.
La solution contre cette catastrophe se trouverait à 1000 km du cercle polaire sur l'île du Spitzberg. Les graines arrivent du monde entier. Une chambre forte futuriste dans la montagne gelée. Les hommes l'ont construite pour stocker les graines de toute la planète. 4 fois par an, la porte s'ouvre. 800.000 graines des quatre continents (et même du Corée du Nord) stockées à moins 18 degrés entre 400 et 500 ans. Dernières semences de la Syrie en guerre. Une Arche de Noé végétale financée par 19 pays.
Parmi les financeurs : Dupont-Pionner et Syngenta (inventeur des biotechnologies après Monsanto) ; la fondation Rockfeller (a détruit la biodiversité en Afrique) et l'association Bill Gates (idem).
Dominique Guillet trouve ça super dangereux : les graines mortes ne servent à rien si ce n'est à appartenir aux grandes multinationales qui s'approprient les séquences génétiques de celles-ci pour les revendre plus tard : elles anticipent. 
Vandana Shiva : les industries semencières se sont proclamées industries des sciences de la Vie. Elle les appelle les industries des sciences de la Mort. Elle dit que nous n'avons pas besoin de pesticides et de tuer des abeilles, rappelle qu'en maintenant la biodiversité, la terre n'a besoin ni de pesticides ni de tuer des abeilles. Exemple : le rôle des araignées et leurs toiles contrôlent les maladies.
CONCLUSION :

La guerre des graines n'est pas gagnée et pourrait déboucher sur une guerre entre les multinationales et les États. 1 milliard de paysans qui peuvent se mobiliser pour protéger les graines et notre indépendance alimentaire.

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