Un film de Stenka Quillet
et Clément Montfort
Une production ON Y
VA ! media
INTRODUCTION
Pour
être mise en vente, une espèce végétale doit être enregistrée. 6000 espèces appartiennent
majoritairement à 5 entreprises dans le monde dont Monsanto. Toutes issues de l'industrie chimique.
Métier
: contrôle de variétés de légumes. François Boulineau s'occupe de vérifier
toutes les salades et les choux de France. Un vrai casse-tête car certaines
espèces ne produisent pas du tout la même plante. Or toutes les plantes d'une même
espèce doivent être exactement pareilles...
Discours de l'INRA (qui bosse pour l'État) : il faut des variétés végétales différentes qu'on connaissait jusque-là et une
des solutions pour que le rendement soit plus grand, c'est que ces variétés
doivent être homogènes.
Jean-Pierre
Berlan : ingénieur agronome militant.
LES RÉSISTANTS.
Marie
Durand : agricultrice productrice de lait résistante, 70 vaches laitières et 93
hectares de terre. Elle y cultive la nourriture pour ses bêtes. Contrairement à
son père, elle a décidé de faire ses propres semences de maïs. Avant, elle
cultivait le maïs hybride : totalement uniforme, ce sont des clones très
productifs. Aucune biodiversité. Par ailleurs, un maïs hybride ne se resème pas
d'une année sur l'autre. Elle cultive désormais une espèce qui se reproduit :
"le maïs population" libre de droits, qui n'est pas inscrit au
catalogue. Son père, comme beaucoup d'autres paysans, n'y connaissaient rien du
tout : il ne se posait pas de questions, il faisait ça parce que tout le monde
faisait ça. Le maïs gratuit est illégal. Elle a trouvé une astuce pour
contourner la loi : c'est illégal mais pas si c'est à titre expérimental. Une
fois l'année passée, le maïs appartient à l'agriculteur qui n'a pas le droit de
le vendre. 95% des espèces de maïs inscrits au catalogue sont hybrides donc
stériles. Bénéfices pour les vendeurs. Agriculteur à la tête des agriculteurs
résistants : Guy Kasler, fondateur de "Semences paysannes".
LES CINQ GÉANTS DE LA
SEMENCE :
1) MONSANTO, aux États-Unis. < Agent orange répandu dans la jungle durant la
guerre du Vietnam recyclé en pesticides pour l'agriculture industrielle.
2) DUPONT-PIONEER, aux États-Unis.
3) LIMAGRAIN en France.
4) SYNGENTA en Suisse.
5) BAYER en Allemagne < IG FARBEN < Zyklon B utilisé dans les chambres à gaz
dans les camps nazis.
Seul
Monsanto a accepté de répondre, qui fournit un tiers des semences
de maïs en France...Pour l'instant, ils ne sont pas O.G.M. Argumentaire : les
agriculteurs sont libres de ne pas acheter des graines Monsanto, personne ne
les force.
UN PAYS LABORATOIRE DE
L'INDUSTRIE SEMENCIÈRE : L'INDE.
200.000
paysans ruinés se sont suicidés en dix ans. L'Inde a signé avec le F.M.I. des
accords en échange de l'ouverture de leur marché au commerce international :
Monsanto s'y est engouffré.
Le
coton OGM : le coton B.T., coton transgénique. Les paysans s'endettent pour
payer les graines et le matériel. Le rendement n'est pas au rendez-vous, les
suicides se multiplient.
Femme
veuve qui témoigne. Son mari avait emprunté 350 euros pour acheter les graines
(somme énorme là-bas) qu'il n'a jamais pu rembourser. Endetté. Les enfants
mouraient de faim. Il dépensait le peu d'argent qu'il avait dans l'alcool à
cause de la dépression. Il s'est suicidé pour deux paquets de graines de maïs sachant que le suicide est un déshonneur social en Inde.
VANDANA SHIVA : UNE
FIGURE EMBLÉMATIQUE CONTRE L'INDUSTRIE SEMENCIÈRE.
Docteur
en théorie quantique. Habite au pied de l'Himalaya.
Elle
donne gratuitement ses graines avec sa banque de graines : 630 variétés de riz,
600 de blé.
Les
femmes veulent revenir aux semences anciennes parce que les seules que vendent
l'État sont celles qui ne se revendent pas. Elle a grandi dans une forêt de
l'Himalaya. Elle est reconnaissante envers ses parents pour les valeurs qu'elle
a reçues : la simplicité, la liberté et la solidarité.
Elle
ne s'habille qu'avec des vêtements artisanaux qui ne proviennent pas de
l'industrie.
Première
action militante : enlacer des arbres avec une association "Shipco".
La
biodiversité, elle l'a apprise grâce à des paysannes non-instruites. Elle n'a
pas fait de biologie dans son parcours.
Retour sur les
agriculteurs français.
Liberté
= moins de rendement. Christian Dalmasso cultive et vit de graines libres de
droit depuis dix ans. Il les mélange toutes. Une centaine de variétés. Les blés
résistants protègent les blés qui le sont moins contre les maladies. Il peut
donc se permettre de faire du bio et produit son propre pain qu'il vend.
Il
a expérimenté sur une parcelle une culture de blés catalogués : ils sont en effet tous
identiques.
Différence
entre un exploiteur agricole et un agriculteur.
ASSOCIATION RÉSISTANTE :
KOKOPELLI.
Depuis
huit ans, se retrouve dans des tribunaux car a distribué des graines
gratuitement. Fondateur : Dominique Guillet. A perdu la bataille d'un procès
devant la Cour européenne : les agriculteurs sont obligés d'inscrire leurs
graines dans un catalogue, c'est la règle européenne.
Pour acheter vos graines sur Kokopelli : https://kokopelli-semences.fr/?lang=fr-fr
Vandana
Shiva va tenter de convaincre à la cour européenne de Bruxelles que les graines
doivent rester un bien commun de l'humanité.
72%
de l'alimentation provient de petites fermes : chiffres de la F.A.O.
Conséquence de la loi européenne : fin de cette nourriture. La loi européenne
s'inspire de la loi française, chaque graine vendue dans l'UE devra être
inscrit dans un catalogue européen. Le but de cette loi : protéger l'industrie
semencière.
Seule
une dizaine d'agriculteurs peuvent se partager une graine, pas plus.
José
Bové : Eurodéputé les Verts. Appelle à la désobéissance civile par la
distribution et l'échange de graines libres de droit.
Vandana Shiva : "Cette
loi est importante. C'est un choix entre l'abondance et la rareté, la guerre et
la paix, les toxiques et la santé".
La
ville de Grigny-sur-Rhône est la seule commune en France à acheter toutes ses
graines à l'association Kokopelli. Contre le fichage et la privatisation du
vivant.
75%
des espèces cultivées ont disparu de la surface de la planète en 100 ans.
La
solution contre cette catastrophe se trouverait à 1000 km du cercle polaire sur
l'île du Spitzberg. Les graines arrivent du monde entier. Une chambre forte
futuriste dans la montagne gelée. Les hommes l'ont construite pour stocker les
graines de toute la planète. 4 fois par an, la porte s'ouvre. 800.000 graines
des quatre continents (et même du Corée du Nord) stockées à moins 18 degrés
entre 400 et 500 ans. Dernières semences de la Syrie en guerre. Une Arche de
Noé végétale financée par 19 pays.
Parmi
les financeurs : Dupont-Pionner et Syngenta (inventeur des biotechnologies
après Monsanto) ; la fondation Rockfeller (a détruit la biodiversité en
Afrique) et l'association Bill Gates (idem).
Dominique
Guillet trouve ça super dangereux : les graines mortes ne servent à rien si ce
n'est à appartenir aux grandes multinationales qui s'approprient les séquences
génétiques de celles-ci pour les revendre plus tard : elles anticipent.
Vandana Shiva : les industries semencières se sont proclamées industries des sciences de la Vie. Elle les appelle les industries des sciences de la Mort. Elle dit que
nous n'avons pas besoin de pesticides et de tuer des abeilles, rappelle qu'en
maintenant la biodiversité, la terre n'a besoin ni de pesticides ni de tuer
des abeilles. Exemple : le rôle des araignées et leurs toiles contrôlent les
maladies.
CONCLUSION :
La
guerre des graines n'est pas gagnée et pourrait déboucher sur une guerre entre
les multinationales et les États. 1 milliard de paysans qui peuvent se
mobiliser pour protéger les graines et notre indépendance alimentaire.
Site du documentaire : http://latelelibre.fr/reportages/doc-la-guerre-des-graines/
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