mercredi 15 juin 2016

APPARITION D'"ESPOIR" DANS MA VIE LE MERCREDI 15 JUIN 2016.

Sur le chemin entre le restaurant le Grenier de Notre-Dame, situé au 18 rue de la Bûcherie, dans le cinquième arrondissement et un bar du Quartier latin pour prendre un verre avec Imad et Sabine, j'ai trouvé cette plante dans une POUBELLE.

"Espoir" : une plante verte, sans fleurs, tordue et trouvée dans une poubelle du Quartier latin, 
le mercredi 15 juin 2016.

Cette plante a suscité l'intérêt de six personnes au total ce soir. 

Tout d'abord, le mien, celui de Sabine et d'Imad.
Je l'ai trouvée belle, je l'ai touchée pour vérifier qu'elle était vraie et je suis restée plantée devant la poubelle. Sabine dit que Christophe lui a offert la même mais elle ne se souvient plus du nom de l'espèce. Imad remarque que même le pot est joli, ce que j'ai vu aussi. Je la veux mais elle est encombrante. Sabine propose de prendre mon sac de pieds de tomates (qui lui étaient destinés) afin que je puisse la prendre, j'accepte. Remarquons au passage que c'est la deuxième fois que je repère quelque chose de beau dans la rue en présence d'Imad et Sabine à la sortie d'un restaurant, la première chose étant le canapé en simili cuir où je suis assise en ce moment-même (qu'Imad a porté à bout de bras de la rue des Envierges jusqu'à chez moi avec l'aide symbolique de Sabine et moi à l'arrière), trouvé en sortant du restaurant O'Belleville, aujourd'hui remplacé par un autre, le Montcœur Belleville.

Après, celui du serveur du bar qui l'a trouvée également jolie et m'a demandé si je ne pouvais pas la laisser au bar. Il a insisté. Si, si, c'est vrai. Lui non plus n'en revenait pas qu'elle avait pu être jetée à la poubelle.

Ensuite, sur le quai du métro station Hôtel de Ville, ligne 11, celui de ma voisine de chaise, une femme très belle et parlant dans une langue étrangère qui m'a fait comprendre que j'avais plié une feuille dans le pot en la tripotant. Elle m'a fait la remarque aussitôt après que la plante était jolie. Je ne me rappelle plus exactement des termes qu'elle a utilisés en anglais. Elle n'a pas dit "beautiful", elle n'a pas dit "pretty", elle a sans doute dit "nice". "Very nice".

Puis une autre femme est arrivée et m'a dit qu'elle était "très belle", allant même jusqu'à s'agenouiller à la hauteur de plante que j'avais déposée sur le sol. Nous avons échangé environ cinq minutes sur cette plante. Elle m'a dit que c'était la première fois qu'elle voyait une plante originale en forme d'A.D.N. (je ne l'avais pas remarqué moi-même or je suis allée voir une pièce au théâtre de la Colline pas plus tard que samedi dernier, dont c'est précisément le titre : A.D.N.). Je lui ai fait part de mon hypothèse selon laquelle elle avait été peut-être jetée à la poubelle à cause d'une séparation de couple. La femme, très réceptive à cette hypothèse, m'a répondu que cette plante était sans aucun doute "chargée d'histoire". Ça doit être une prof de Lettres elle aussi...ou une plasticienne. Je sais par ailleurs que sa mère avait une orchidée dont les racines aériennes se nourrissaient de l'air ambiant. Elle a ajouté que j'aurais la surprise de la couleur des fleurs. Je n'ai pas eu le temps non plus d'y songer avant elle, je lui ai répondu que je me préoccupais plutôt de sa survie, ce qui l'a fait sourire. À l'arrivée du train, elle m'a souhaité une très bonne soirée comme si cette plante lui avait apporté un instant de bonheur, aussi éphémère soit-il.

Les femmes de mon âge sont souvent accompagnées d'un bébé ou d'enfants en bas âge et on s'extasie sur leur bébé, sur leurs enfants. De façon plus générale, on s'extasie publiquement devant un chien (Luna , le chien de Julien par exemple) ou un chat. Moi je me promène avec une plante verte, à minuit, à Paris, et on s'extasie sur ma plante verte. Voilà. Cette anecdote insignifiante me ressemble bien.

Cette plante a un aura spécial, c'est évident : même nue, sans fleurs, elle a quelque chose, elle a du charme, elle n'est pas ordinaire et elle a une histoire avec ses tiges martyrisées par un fil de fer. L'Iphone 4 ne lui rend absolument pas hommage avec son nombre de pixels réduit mais j'ai déjà pu la prendre en photo, c'est déjà ça. J'ai décidé de l'appeler sobrement et inesthétiquement "Espoir". J'ai hésité avec "Espérance", mais ça faisait trop pessimiste. L'espoir donc de ne plus me promener avec une plante verte, à minuit, à Paris, d'en parler avec des inconnus et d'écrire à son sujet comme s'il s'agissait d'une personne. L'espoir que cette anecdote insignifiante ne me ressemble plus.

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